Monétarisation pour faire cesser la mondialisation du vetement

Démarche de monétarisation pour cesser la mondialisation du vêtement et de ses accessoires

 

Posté le 5 mars 2016

 

Ce qu’on appelle la fast fashion, qui consiste en une rotation très accélérée de pièces de vêtement de très mauvaise qualité, est devenu le modèle dominant de la consommation vestimentaire.

Les inconvénients de ce modèle sont nombreux et significatifs.

Voici un recensement des impacts négatifs de ce système, tels qu’ils apparaissent dans une démarche d’analyse de cycle de vie global, notamment comme en diligentent les entreprises américaines du Sustainable Fashion Apparel.

Le consommateur jouit d’une apparence de pouvoir d’achat parce que les prix sont très bas, mais il est condamné à renouveler sa garde robe sans relâche, de sorte que son budget vêtement est plus élevé que ce qu’il s’imagine (rien de plus onéreux que le bon marché)

Les pièces de vêtement sont réalisées à distance, en Inde et au Bangladesh voire en Asie du Sud Est, par une main d’œuvre exploitée voire maltraitée (Renza Plaza)

Ces pièces de vêtement parcourent donc environ 10 000 km à bord d’un porte conteneur émetteur de CO2 pour aller à la rencontre de leurs acheteurs.

Les tissus utilisés sont soit des dérivés du pétrole, de fabrication très polluante (raffinerie et polymériseuse très émetteuses de CO2) soit des cotons nourris aux intrants agricoles, engrais et phytosanitaires (par exemple, coton de Haute Egypte, qui consomme énormément d’eau du Nil et qui évince les cultures vivrières et affame les habitants et qui épuise les sols arables)

Les procédés industriels de fabrication utilisés dans ces pays sont très polluants, notamment les teintures qui assèchent la ressource hydrique.

Les vêtements une fois poubellisés très rapidement, ne sont pas réutilisables car ils ne se tiennent pas et donc la seule valorisation possible est thermique, ce qui est une solution de désespoir dans une perspective d’économie circulaire.

 

Cette liste déprimante peut faire l’objet d’une quantification grâce aux techniques rodées de l’analyse de cycle de vie. Une fois que nous disposons d’une quantification des impacts, il est possible en théorie de coconstruire des valeurs à affecter à ces inconvénients très graves, afin de disposer d’une incitation monétaire fiable (car cocconstruite avec les parties prenantes) pour diminuer ou supprimer ces externalités négatives. C’est vraiment le cœur de la démarche des coalisés de l’American Apparel Coalition. En particulier ils documentent en permanence une base de données concernant ces divers impacts pour leurs diverses activités, et ils ont restitué ces informations sous une forme synthétique appelée Indice de Higgs.

 

 

Cette manière de faire est punitive puisqu’elle sanctionne financièrement les impacts négatifs. Aujourd’hui on recherche plutôt des approches alternatives qui esquivent la désagréable question de la punition, et propose des solutions non polluantes et très séduisantes. De plus il me semble, sans faire de procès d’intention, que cette approche semble n’être utilisée que dans la perspective de gommer les scandales les plus voyants du système actuel, et il ne me semble pas que quiconque envisage de remettre en cause le modèle mondialisé en s’appuyant sur ces ACCV (Couts dérivés de l’analyse de cycle de vie)

 

La Fabrique Idéale et son label Perpetuel Renouveau travaillent à des solutions alternatives pour en finir avec la mondialisation du vêtement et de ses accessoires. Ces solutions alternatives prennent systématiquement le contre-pied des mauvaises pratiques actuelles. L’émergence de telles solutions est inéluctable tant le modèle actuel est prédateur de notre biosphère. On va donc assister à un mouvement de désinvestissement comme on le voit déjà pour les industries de l’énergie non renouvelable. Les actionnaires des compagnies pétrolières sont en train de se refiler mutuellement la patate chaude, et les ressources financières se reportent massivement sur les industries des énergies renouvelables. De la même manière, les industriels du textile fast fashion vont constater prochainement la fuite de leurs capitaux en direction de la slow fashion qui préserve notre biosphère.

 

Les clients de La Fabrique Idéale contribuent à la création du vêtement en compagnie du styliste, rare privilège de porter son propre modèle unique griffé et tracé. C’est une expérience de consommation exceptionnelle qui apporte au vêtement une familiarité essentielle avec son porteur.

Le styliste délivre un modèle unique et sur mesure ; au commencement ce sera selon le schéma classique patronage et façonnage, mais le progrès technique sera sollicité pour proposer la confectionneuse individuelle assistée par ordinateur, capable de fabriquer le modèle d’après les mensurations et le patron, à un coût beaucoup plus intéressant. La valeur qui est ainsi révélée est la possibilité concrète d’habiller tout le monde avec des pièces uniques sur mesure et crées ad hoc ! Ce qui fera le bonheur des stylistes qui pourront consacrer toute leur carrière à des créations uniques et sur mesures.

Ne seront utilisés que des matériaux français voire européens, dans un périmètre de 1000 kilomètres, transportés par voie fluviale et derniers kilomètres électriques. Ces matériaux sont exclusivement renouvelables : lin, chanvre, laine, coton (bio), soie, cuir… Au commencement les prix d’achat seront élevés mais la croissance des volumes permettra d’améliorer les conditions de production et donc fera baisser les coûts. Les producteurs locaux pourront s’épanouir et utiliser leurs surfaces de production agricole sans concurrencer les cultures vivrières, conformément à notre tradition nationale pour le lin et le chanvre ! Les industriels amélioreront l’innocuité environnementale des procédés de fabrication à la demande de la Fabrique Idéale.

Les clients pourront acquérir le vêtement ou pourront contracter une série de services comportant bien sûr le port du vêtement, mais aussi tous les soins d’entretien et d’ajustement. La Fabrique Idéale se charge dans ce de faire vivre la pièce unique et de la confier le cas échéant à un autre client (de mensurations compatibles) de sorte que chaque pièce est susceptible d’être réutilisée. La fin de vie de la pièce sera optimisée en recyclage et valorisation, au cas où la pièce de vêtement serait très usée.

Au total chaque pièce de vêtement aura une grande durée de vie, sans causer aucune pollution (ou très peu par rapport à la fast fashion) et procurera un véritable plaisir d’usage à son (ses) porteurs. Le régime de prix initial envisagé est celui du haut de gamme, et il devra diminuer très rapidement avec les économies d’échelle, la mobilisation du progrès technique, l’ascension collective de la courbe d’expérience et la multiplication des clients. Par exemple pour une durée de cinq années, minimum exigible de durée de vie d’une pièce unique griffée : 700 euros en première année, 350 en deuxième année, 175 en troisième année et 100 euros les deux années suivantes, quel que soit le porteur (première ou seconde main)

Le porteur du vêtement jouit donc du plaisir de la distinction, pièce unique griffée, de la personnalisation, cocréation et sur mesure, de la sécurité apportée par les services d’entretien, et, à concurrence de 1425 euros, de l’évitement des pollutions des pièces de fast fashion qu’il n’a pas acquises !

Au total il stimule l’emploi artistique local, il ne pollue absolument pas, il se fait un grand plaisir et il aligne sa pratique de consommation avec ses convictions de respect de la biosphère.

 

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